Cinq questions à Gilles Marti

Directeur de la Diffusion en kiosques et en abonnements et directeur de la Fabrication des titres des Editions Valmonde.

1 – Merci de nous présenter votre fonction, votre groupe de presse, son histoire, son évolution, vos titres phares ?

Fondée en 1962 le titre maître Valeurs actuelles était à sa fondation un magazine économique, financier et patrimoniale. Il s’est converti en News d’informations générales au début des années 2 000. A contre-courant de la crise du print, qui touche l’ensemble de la presse, Valeurs actuelles progresse pour devenir à partir de 2012 le troisième hebdomadaire d’actualité de France dans le classement des ventes en kiosques. Aujourd’hui davantage rattrapé par l’attrition du marché Valeurs actuelles maintient sa place légitime dans le paysage des news d’informations nationales et internationales. Deux déclinaisons hors – séries monothématiques sur des sujets d’histoires, religieux, culturelles et sociétaux accompagnent tout au long de l’année le titre mère avec de bons résultats de ventes. 

2 – Que représente le marché export vers la Belgique pour votre groupe ? Notre marché est-il différent du marché français ?

Le marché belge prédomine et représente 40 % de la vente à l’Export de Valeurs actuelles.

Il réagit asses symétriquement au marché national français. Nous imaginons donc que Valeurs actuelles intéressent essentiellement les ressortissants français résidents en Belgique mais n’avons pas de réelle visibilité sur la nature de nos acheteurs en Belgique…

VA a renforcé sur le tard sa présence en kiosque sur les secteurs étrangers et face à la concurrence directe historiquement bien implantée et ancrée dans le réseau belge il est plus difficile pour Valeurs actuelles d’obtenir des parts de marchés équivalente à celles obtenues en France.  Nous avons lancé plusieurs tentatives pendant ces dernières années pour rattraper ce décalage et ce retard : promotions, mises en avants publi-rédactionnelles, réimplantations avec hausse de quantité et nous avons été bien aidés par le distributeur AMP dans cette stratégie de conquête. Mais les résultats restent en dessous de nos attentes et de la vraie place que pourrait gagner Valeur actuelles sur le marché belge.

3- Comment voyez-vous le futur de vos titres et celui du paysage de la distribution de demain ?

Tous les éditeurs print et notamment les médias d’actualité imprimés mènent un combat permanent face à l’érosion structurelle et conjoncturelle de la Presse depuis maintenant presque deux décennies. Les difficultés et les évolutions lourdes du marché nous obligent à une grande exigence sur la richesse et la qualité de nos contenus. Elles nous imposent en même temps une rigueur économique et un accompagnement markéting sans cesse en action et en renouvellement.

Dans nos activités quotidiennes nous excluons le fatalisme du marché et visons toujours le succès des opérations. Le modèle économique de la presse d’actualité se partage entre les supports digitaux et print et je pense que la cohabitation et la complémentarité entre les deux univers de vente vont durer encore longtemps. Il faut travailler sur tous les théâtres d’opérations commerciaux et mercantiles, développer les circuits et produits de diversifications en adéquation avec notre marque, notre lectorat et notre audience numérique.

4- Qu’attendez-vous de vos partenaires-distributeurs export ? 

Nous sommes satisfaits du travail de nos partenaires – distributeurs export chez Valmonde. Les équipes Export MLP suivent rigoureusement nos titres et font parfaitement le lien avec le distributeur belge. Nous sommes également heureux et satisfaits d’AMP, qui est toujours à l’écoute de nos besoins et est capable souvent de les devancer avec leur force de proposition d’actions sur le terrain et sur les répartitions. 

5- Comment a marché la récente nouvelle formule de Valeurs actuelles lancée en février 2025 ?

Effectivement Valeurs actuelles a totalement renouvelé la forme du magazine avec un nouveau logo, une nouvelle Une, une maquette intérieure repensée et des nouveaux chroniqueurs. Tout en restant sur ces fondamentaux éditoriaux de news engagé et bouillonnant d’esprit libre et indépendant.

Cette nouvelle proposition n’a pas déstabilisé notre public ; au contraire elle a plu à notre lectorat et a provoqué une montée des ventes significative sur les trois premiers numéros en France. Nous sommes en attente des remontées de résultats pour la Belgique et les autres pays de la zone Export.

Interview Walter Agosti