Cinq questions à Mme Laurence Jenard – Magazine MEDOR

1 – Merci de nous présenter votre fonction, votre coopérative, son histoire, son évolution ?

Medor est né en 2012, sur une table de cuisine à Molenbeek (Bruxelles). Nos réunions tournaient autour de deux questions : « Comment faire du journalisme de qualité alors que les médias sont en crise ? » et « Peut-on inventer un nouveau modèle de média rentable, indépendant et, si possible, un peu marrant ? ». Deux ans plus tard, nous avions des réponses : nous allions lancer un magazine trimestriel d’investigation dont le budget serait le plus possible consacré aux « créateurs de sens » (journalistes, graphistes, illustrateurs, photographes). Il serait financé par des citoyens regroupés dans une coopérative à finalité sociale. Et nous l’appellerions bien Medor.

La coopérative est créée par 19 fondateurs en juin 2014 à Namur (Belgique). Le premier numéro de Medor devait sortir le vendredi 20 novembre 2015.  Aujourd’hui Medor en est à son numéro 36. Il paraît chaque trimestre et a déjà reçu un paquet de récompenses : pour son contenu et son organisation interne originale en intelligence collective. Medor est financé à 85 % par ses lecteurs. Medor n’est cependant pas encore à l’équilibre, nous vendons ± 6800 exemplaires actuellement, mais nous devons en vendre 7500 pour être à l’équilibre. Pour atteindre cet objectif, nous avons entamé il y a un mois une levée de fonds afin d’améliorer nos outils de comptabilité, de gestion d’abonnement et de… diffusion

 2- Comment est né ce titre MEDOR et pourquoi ce titre ?

Le nom Medor est né par hasard. Aucune grande étude de marketing n’a fait naître ce titre. Certains lecteurs y voient l’image du chien qui cherche et ou du chien fidèle, mais cette interprétation ne tient qu’à eux …

3- Comment voyez-vous le futur de ce titre dans le paysage de la distribution de demain ?

Medor restera fidèle à ses engagements de base : permettre une information de qualité grâce à un modèle commercial permettant l’indépendance et à une priorité budgétaire donnée à la production du contenu. Medor restera un media papier, format cher à nos lecteurs et un produit artisanal basé sur le circuit court, la qualité et le contact humain. En termes de diffusion cela se traduit par le fait de continuer être distribué dans des points de ventes physiques répartis dans toute la belgique francophone quitte à innover sur les types d’enseignes et le type de relation commerciale.

 4- Qu’attendez-vous de votre partenaire – distributeur ? 

Nous voulons poursuivre la relation déjà en place : une relation basée sur la transparence et la confiance. Medor est une toute petite équipe, et vu notre modèle commercial, la diffusion physique de notre titre est un pilier important de notre existence à moyen et long terme. Il est donc important pour nous non seulement de pouvoir s’appuyer sur des professionnels de la distribution pour pouvoir être accessible à un maximum de personne dans un territoire le plus étendu, mais aussi de pouvoir nous tenir au courant des différences tendances de ventes afin d’anticiper des changements de stratégies si nécessaire.

5- Comment fonctionnez-vous en interne ?

Medor est une petite équipe de personnes motivées et incroyables : l’équipe est composée de 2,5 ETP (le « socle » de l’entreprise) qui prennent en main les tâches de distribution, communication, et stratégie financière.  Les contenus journalistiques et iconographiques sont quant à eux assurés par des freelances qui fonctionnent « en tournante »  Pas de rédacteurs et de directeur artistique tout puissant chez Medor, mais une équipe de coordination renouvelée à chaque numéro et enrichies de collaborations ponctuelles  et régulières.

Cette équipe est soutenue par un conseil d’administration composé de 7 personnes issues de la coopérative.

Interview :  Walter Agosti