Interview de Geoffrey Haulotte, administrateur gestion colis et Poste

 Vous êtes administrateur à Vision presse et vous venez d’être nommé administrateur de Perstablo. Comment voyez-vous désormais la gestion Colis et Poste au niveau national ?

Je n’ai pas de vision régionaliste concernant la gestion d’un point Poste ou d’un point colis, je pense que les problèmes rencontrés sont identiques au nord comme au sud du pays.

Vous êtes un des premiers points Poste à utiliser la nouvelle application NERO. Que pouvez-vous en dire après cette période de test ?

Nous sommes plusieurs à tester Nero, c’est une période très intéressante et c’est aussi l’occasion de pouvoir faire des demandes pour que le nouveau logiciel Bpost soit plus en adéquation avec nos besoins spécifiques. Bien sûr, pour le moment, c’est une phase test, et c’est encore loin de fonctionner de manière optimale, je suis de très très près les développements à venir.

Comment feriez-vous encore évoluer cette application ?

Nero est assez intuitif, et le plus gros des opérations est à présent disponible, maintenant nous sommes dans une phase de transition, le programme est stable et c’est déjà beaucoup quand on pense aux problèmes que l’on a pu rencontrer avec Poststation les derniers temps.

Pour moi, ce qui devrait être grandement amélioré, c’est la gestion des rapports journaliers, par exemple quel type d’opération l’on effectue sur une journée, le nombre de contacts.

Pour le moment tous ces aspects qui nous permettent de gérer notre point Poste au quotidien, et donc de pouvoir aussi contrôler nos opérations, sont absents du système Nero.  Mais je suis sûr que ces petits problèmes seront réglés lors de la prochaine mise à jour.

En ce qui concerne les opérateurs de colis, comment gérez-vous le classement ? Avez-vous une procédure spécifique ?

Les points Poste, et les points colis le savent, rien de plus facile que de classer et d’encoder les colis, c’est encore plus vrai aujourd’hui car Nero, avec son interface intuitive, fait réellement gagner beaucoup de temps. Dans mon point Poste, nous travaillons également avec Homerr, mondial Relay et UPS, aucun de ces opérateurs n’a prévu un classement réellement efficace, les flux étant ce qu’ils sont actuellement, il serait intéressant de pouvoir rencontrer ces opérateurs et d’envisager avec eux comment mieux optimiser le classement des colis.

Pour ma part, avec mondial Relay j’utilise un classement à date de rentrée du colis. Mais leur PDA permet de classer les colis par « planche » ABCD…etc. 

Vu le flux de plus en plus important des colis, il en découle un problème de place. Une solution est de réfléchir à la durée de conservation. Qu’en pensez-vous ?

Oui, les volumes, même s’ils ont tendance à se stabiliser ces derniers mois, vont rester élevés, il devient donc compliqué de stocker au quotidien des colis qui sont nombreux et parfois encombrants. Il n’y a pas de solution, car la viabilité de nos points colis et nos points Poste dépend du volume que nous traitons, au plus au mieux. A mon sens il y a deux pistes pour optimiser le stockage

La première, et facile à mettre en place partout, c’est de devenir champion de « Tetris » et donc de gagner chaque centimètre que vous pouvez en empilant les colis ! Essayez ça fonctionne !

La seconde, serait de réduire le temps de garde, pour le moment nous gardons nos colis à 15 jours. C’est beaucoup trop long. On sait que lorsqu’un colis (hors période de vacances) n’est pas retiré sous 3-4 jours, il y a fort à parier qu’il restera sur nos étagères jusqu’à être rappelé par l’opérateur. On pourrait donc raisonnablement réduire ce délai de garde à 8 jours et sinon il faut une tarification pour un délai prolongé. Le client devrait payer ce service de garde prolongée. C’est à l’étude au sein de Vision presse et de Perstablo

Comment faire en sorte que de plus en plus de clients viennent en point de vente plutôt que de se faire livrer à domicile ?

En se faisant livrer directement, en point Poste, point Relay, point colis, le client ne doit plus attendre chez lui le passage du livreur, un gain de temps qui peut être utilisé à faire autre chose. C’est vraiment un des arguments que je conseille de mettre en avant !

Un problème aussi c’est le nombre d’appels téléphoniques des clients à propos des colis. Voyez-vous une solution ?

C’est un point qui est difficilement solutionnable, il faut peut-être faire de l’éduction avec nos clients, leur expliquer de bien lire leurs emails, je pense qu’une partie du problème est liée à la quantité de messages reçus par les clients pour un même colis. Il a là aussi matière à travailler.

 

Interview réalisé par  Yannick Gyssens