Cinq questions à MARIE CHRISTINE MARGHEM
Députée fédérale, Présidente du MCC, Vice-présidente du MR
1 En tant que Députée fédérale, vous présidez la Commission Finances & Budget de la Chambre. Avez-vous en main le dossier de la taxation du tabac ? Saviez-vous qu’à chaque augmentation des accises notre rémunération est rabotée ?
En tant que Présidente de la Commission Finances & Budget, je connais la répartition des composantes du prix de vente du tabac mais nous n’avons aucun poids sur les grossistes qui font varier le montant de la remise aux détaillants en fonction de la fiscalité.
Il faudrait s’atteler à une modification du cadre légal qui fixerait les minima de remise c’est à dire la redistribution d’une partie du bénéfice entre les grossistes et les détaillants.
Nous pourrions qualifier cette taxation de perverse et contreproductive car non seulement, elle n’incite pas à moins fumer (les consommateurs se fournissant à l’étranger ou en ligne), mais en outre, elle diminue considérablement la marge bénéficiaire des détaillants, ce qui les met en situation de précarité.us êtes également membre de la Commission Justice. Quelle a été votre vision de l’interdiction de la publicité pour les paris sportifs ?
2.Il convenait probablement de réglementer la matière pour tenter de lutter contre les addictions. Mais comme toujours dans notre pays, certains sont allés trop loin. Ce qu’au Mouvement Réformateur, nous avons contesté en Commission en refusant le vote.
Cette interdiction n’empêchera de toute façon pas les paris sur le net ni une société commerciale interdite par la Commission des jeux de recréer un site alternatif au départ d’une autre base territoriale que notre pays.
3.En 2017, la Chambre a voté à l’unanimité une résolution pour soutenir les librairies/presse. Comment pouvez-vous concrètement aider notre profession ?
Cette proposition de résolution est un document important, tout comme l’étude réalisée conjointement par l’UCLouvain et la KUL en juillet 2019 passée relativement inaperçue et pourtant diligentée par le ministre de l’Économie du gouvernement Michel II. Elles peuvent servir de base à une réflexion générale pour aider les librairies et le monde de la presse qui font l’objet d’une série de mesures qui impactent fortement leur rentabilité.
Les chiffres de deux fermetures de librairies par semaine sont alarmants.
Dans la hiérarchie des problèmes rencontrés par nos libraires, il serait opportun de s’intéresser de manière urgente aux frais de ports dans la distribution de journaux et de périodiques.
4.A l’aube des élections fédérales de 2024, nous avons des demandes spécifiques pour notre profession. Quel conseil nous donneriez-vous pour les faire entendre et écouter ?
Je conseille vivement à votre profession, qui est par ailleurs bien organisée, de continuer à se manifester auprès des représentants politiques et d’établir un mémorandum très complet de ses revendications à présenter aux différents présidents de partis, et ce avant les élections de mai 2024Comment se porte le commerce de détail et plus particulièrement les librairies/ presse dans votre ville de Tournai ?
5.Comment se porte le commerce de détail et plus particulièrement les librairies/ presse dans votre ville de Tournai ?
Comme partout ailleurs, les libraires de Tournai luttent pour survivre. Ces métiers sont pourtant essentiels à l’entretien des relations sociales, de l’ouverture à la démocratie, de la culture et de la défense des idées.