Question à Patricia Surand, Responsable Export MLP
Merci de nous dresser votre parcours professionnel
Mon parcours est jalonné d’expériences toutes plus riches les unes que les autres avec une carrière très « médias » entre radio, agence de communication – promotion des ventes et… la presse dont je suis un pur produit. J’ai rejoint la direction commerciale de MLP en 2005, et j’ai depuis exercé diverses fonctions toujours au service des éditeurs : successivement chargée de la prospection, puis responsable clientèle France et enfin responsable export depuis 2013.
La société MLP est peu connue en Belgique par les libraires/presse. Voudriez-vous nous la présenter ?
Peu connue en tant qu’entreprise mais les publications que nous distribuons sont, elles, très connues du réseau de détaillants comme du grand public belge.
MLP est une coopérative de presse née en 1945. Un distributeur national et international employant 350 collaborateurs, sur 3 sites, dont le siège est basé à proximité de Lyon.
Notre force : le modèle coopératif de notre gouvernance qui est assurée par les éditeurs et notre capacité à avoir su s’adapter aux différents enjeux et défis du marché français grâce à notre agilité, notre proximité avec nos clients éditeurs et notre gestion rigoureuse.
De nombreux éditeurs nous ont rejoint ces dernières années. Nous représentons à présent 80% du marché de la distribution des magazines en France.
En quoi consiste votre job en tant que manager de l’activité export ?
Avec mon équipe nous assurons l’export de plus de 2300 titres vers plus de 50 pays pour un chiffre d’affaires de 65 M€. Notre travail quotidien consiste à accompagner nos clients éditeurs dans le développement de leurs ventes à l’export. Nous les aidons à déterminer les potentiels de vente de chacun de leurs titres avec des préconisations sur les quantités et les prix de vente : le bon produit au bon endroit dans les bonnes quantités et au juste prix. Nous travaillons pour cela dans une étroite proximité avec nos partenaires distributeurs étrangers, afin que nos business respectifs soient les plus fructueux !
Le marché belge est notre premier client et représente 37% de notre chiffre d’affaires, nous sommes particulièrement attentifs à ce qui s’y passe et nous ne manquons pas de visiter les libraires à chacune de nos visites en Belgique !
Selon vous quelles sont les convergences et divergences entre le réseau belge et français ?
Les points communs : inévitablement la baisse des ventes constatée au cours de ces dernières années, et l’érosion du nombre de points de vente, notamment en centre- ville.
En France nous avons un système très réglementé au contraire du système Belge qui est plus libéral. MLP ne peut pas décider seule de l’ouverture de points de vente. Egalement la rémunération du réseau est très encadrée. Certains réseaux nous semblent plus développés en Belgique tels que les pétroliers, les moyennes et petites surfaces des enseignes ainsi que les hard discounters.
Des initiatives sont en cours chez nous au niveau de la filière pour nous permettre de faire évoluer notre réseau en fonction des besoins du marché.
Le système français : un modèle unique ?
D’une manière générale les étrangers voient le marché de la distribution de la presse français comme infiniment compliqué – et ils ont raison ! – régit par des lois complexes… mais la loi Bichet est unique au monde, elle permet à tout éditeur de se distribuer très facilement, avec un accès au marché très accessible sans contrainte, à des coûts compétitifs, encadrés et transparents. L’objectif majeur étant de favoriser la liberté de la presse et sa circulation. Avec plus de 6000 titres et un réseau de plus de 20 000 points de vente, le marché de la vente au numéro en France reste très porteur avec une presse diversifiée et une offre très riche en constant renouvellement. Nos clients éditeurs bénéficient d’un cadre qui leur permet de laisser libre cours à leur créativité grâce à un système de distribution très ouvert.