Interview de Tom VERMEIRSCH 

Directeur commercial chez AMP

Monsieur Vermeirsch quelle est aujourd’hui votre fonction au sein d’AMP ?

Je suis directeur commercial chez AMP. Les relations avec les éditeurs tombent sous ma responsabilité, ainsi qu’avec les points de vente. 

Avec mes équipes, nous relions éditeurs et points de vente au sens large. Nous faisons en sorte que les points de vente reçoivent les quantités appropriées, nous négocions les meilleurs tarifs avec les éditeurs, et nous nous occupons du règlement des invendus. La qualité du service et les relations avec les libraires sont de première importance pour moi. J’ai donc mis sur pied il y a quelques années déjà un programme de satisfaction client très poussé, ainsi que des centres d’appel en interne pour un meilleur soutien aux libraires.

J’ai récemment également été nommé Directeur général d’Aldipress, le premier distributeur presse en Hollande, récemment racheté par AMP. La digitalisation et la baisse des volumes presse ont incité AMP a étudier également r les opportunités à l’étranger. Tout le monde bénéficie d’une distribution presse stable et en bonne santé : les points de vente et les éditeurs mais aussi le public qui souhaite pouvoir s’approvisionner de « news » comme d’accessoires et de boissons et snacks, et ceci dans son quartier.

Comment se portent en 2022, la vente au numéro et la vente par abonnement chez AMP ? 

La vente au numéro se retrouve sous pression, en Belgique comme à l’étranger. Les éditeurs cherchent leur bonheur dans les abonnements numériques. Il s’agit d’une macro-tendance qui ne changera pas. Pour contrer ceci, la diversification est un moyen important, tant pour le commerçant que pour AMP.

Lors du rachat d’AMP par Bpost, il y avait plusieurs marques commerciales regroupées qui ont été  sous le nouveau nom UBIWAY ( AMP – Kariboo – Alvadis –  Burnonville  et press-shop  / relay)   . Comment tout cela a évolué depuis ce rachat ?

Ces marques ont été nos premiers succès sur le chemin vers la diversification. Nous avons ensuite choisi de grouper nos « chevaux de course » dans une même écurie, Ubiway, et d’abandonner l’enseigne Burnonville, fort associée aux jouets. Le focus de notre groupe, Bpost, étant la distribution et non le retail, nous avons au printemps décidé de vendre notre filiale Ubiway Retail, laquelle avait en portefeuille entre autres Press Shop, maintenant devenu Press Shop&More. Néanmoins, et en tant que géants sur le marché Belge de la distribution presse, nous continuons à collaborer étroitement avec eux, ce sont nos anciens collègues. Notre département diversification s’est agrandi depuis, sous la direction de mon collègue Tom Vandemoortele, une « grande pointure » de la distribution food. Son équipe lancera d’ailleurs bientôt la version 2.0 de Distriweb, l’« Amazon » d’AMP, ainsi que notre propre application mobile, Distrimobi, laquelle va faciliter les tâches quotidiennes des libraires.

Côté diversification il y a l’action Colibri : pouvez-vous déjà en tirer quelques constats ?

La diversification est très importante pour AMP car elle permet aux libraires de réaliser des ventes non-négligeables, de faire entre autres de la vente croisée et d’améliorer le passage au point de vente. Nos chiffres montrent que les libraires qui misent sur la diversification en bénéficient. Cela se remarque donc effectivement dans notre programme de fidélisation, Colibri, lancé en octobre dernier : quelques 300 points de vente recevront bientôt leur première prime Colibri, d’entre 200 et 400 euros.

Vous commercialisez aussi la marque DISTRISHOP, un programme de caisse dans un marché où il y a déjà quelques opérateurs concurrents. Comment vous démarquez-vous des autres ?

Nous sommes très fiers de Distrishop, notre système de caisse spécifiquement conçu pour les points de vente presse, « made in Belgium, by AMP » ! Outre les tâches spécifiques à la vente presse, telle que la gestion des invendus, Distrishop arbore aussi des fonctions avancées, permettant par exemple au libraire de mettre de côté un titre en particulier, pour un certain client. Parmi les systèmes sur le marché, Distrishop a donc le plus de kilomètres sur le compteur et aussi le meilleur soutien au client. Notre équipe de vente couvre toute la Belgique, formations et soutien technique sont mis à disposition des libraires, là ou d’autres fournisseurs proposent uniquement une aide en ligne. Distrishop est donc une solution très orientée « service », à un prix très raisonnable.

Au niveau logistique, à quelques endroits, le réseau a souffert de retards de livraison ? A quoi cela est-il dû ? Avons-nous la possibilité de suivre sur internet le déplacement d’un camion afin de suivre son déplacement ?

La crise d’énergie actuelle pose des défis à tous, et certainement  aux transporteurs. En plus de ceci, le transport de presse est particulier – On leur confie par exemple les clés des points de vente pour des livraisons. A ceci se rajoutent les tensions sur le marché du travail : tous les chauffeurs ne sont pas prêts à travailler la nuit comme le requiert la presse. Il nous est donc actuellement extrêmement difficile de trouver des sociétés de transport de qualité, pratiquant des tarifs compétitifs et étant juridiquement en ordre. La montée des commandes via l’e-commerce complique encore les choses, absorbant à elle seule une partie importante des ressources « transport » de notre pays. Ceci dit, de par son historique, AMP a toutefois la chance de disposer d’un très grand réseau « transport » et d’un département de gestion de transport très expérimenté et qualifié. Nous trouvons donc les solutions pour continuer à livrer les libraires.

Nous nous interrogeons aussi sur la conséquence de la flambée des prix du carburant sur nos frais de port qui sont revus en janvier de chaque année. A quoi devons-nous nous attendre ?

Les frais de transport suivent les prix de diesel. Ces prix sont indexés chaque année, donc il est inévitable que nous devrons revoir nos tarifs en début d’année.

AMP se dote d’un nouveau logo et une nouvelle identité. Pouvez-vous nous expliquer ce changement ?

L’AMP d’aujourd’hui ne ressemble que peu à l‘AMP de jadis. Nous avons créé des centres d’appel, fait des investissements importants en technologie pour nos sites de distribution, lancé la diversification… Ensuite, nous avons créé des départements pour le contrôle de qualité de support au client, pour gérer les services que nous assurons en partenariat avec Bpost…

Dans cet esprit, le nouveau logo AMP a plusieurs significations. Il représente d’abord le point de vente, avec son comptoir et ses articles de vente, mais aussi les livraisons dans nos bacs AMP bien connus. Les éléments géométriques en haut du logo représentent les titres de presse et les produits de diversification. Ses couleurs reflètent également la marque de notre groupe, Bpost.

 

Beaucoup de choses ont donc bougé chez AMP, mais une chose n’a pas changé : notre dévouement au métier des libraires presse. C’est pour cela que nous avons choisi de continuer à servir les points de vente sous le nom d’AMP, et de continuer à bénéficier de la notoriété accumulée dont dispose ce nom.