Notre position : la Loterie Nationale ne fait pas partie du problème, mais de la solution

 Chers Partenaires,

 Un projet d’arrêté royal (AR) du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne interdisant la publicité pour les jeux d’argent a fait couler beaucoup d’entre ces derniers jours. Cet AR stipule que les sociétés ou plateformes de jeux d’argent ne peuvent plus faire de publicité à la radio et à la télévision, ni sur les médias sociaux, dans les journaux ou sur des affiches en rue. Il a été approuvé par six ministres compétents mais doit encore être approuvé par la Commission européenne et passer devant le Conseil d’État pour avis.

Dans ce contexte, une même question revenait partout : qu’en est-il de la Loterie Nationale ?

Nous aimerions clarifier notre position auprès de nos Partenaires .

La Loterie Nationale n’est pas une société de jeux d’argent

 La Loterie Nationale ne nie bien entendu pas l’existence du problème de l’addiction au jeu. Au contraire, elle prévient depuis plusieurs années déjà que, sans règles strictes, la libéralisation du marché opérée il y a une dizaine d’années et les pratiques toujours plus agressives et trompeuses des opérateurs privés risquent d’entraîner un grand problème social d’addiction. Nous ne sommes que trop conscients du fait que l’addiction au jeu est une maladie qui empêche la personne qui en souffre de fonctionner correctement, ce qui a un effet néfaste non seulement sur sa propre santé mais aussi sur son entourage direct. C’est pourquoi la Loterie Nationale demande depuis longtemps déjà qu’une meilleure protection soit offerte aux joueurs. Pour ce faire, un renforcement des lois et de leur application sont essentiels et nous y sommes certainement favorables mais le problème doit surtout être traité à la racine.

 

Sauf que les jeux de loterie et les paris (sportifs) sont une nouvelle fois trop simplement mis dans le même sac. La principale différence réside dans la nature et la dynamique des différents jeux. Un jeu de loterie se déroule selon un rythme lent par rapport aux paris en direct, par exemple. Même un billet à gratter ne procure pas la même adrénaline qu’un pari sur un événement en direct, ni le même sentiment de pouvoir contrôler le jeu ou prendre le dessus sur un groupe d’amis. De plus, les opérateurs privés promettent des taux de redistribution toujours plus élevés, ce qui attire évidemment les joueurs problématiques. Ces exemples montrent que le risque de dépendance est bien plus faible pour les produits de la Loterie Nationale que pour ceux des opérateurs privés de paris sportifs, jeux de casino en ligne, etc. La position de la Cour européenne est d’ailleurs très claire à cet égard : la promotion des jeux doit être proportionnée selon le degré de risque de dépendance qu’ils présentent. Concrètement, cela veut dire que les jeux à faible risque peuvent être davantage promus que les produits à haut risque d’addiction.

 

Devoir de canalisation de la Loterie et de l’État

 

Cela nous amène à notre fameux « devoir de canalisation ». Par celui-ci, l’État entend protéger les joueurs en les canalisant des jeux risqués vers des jeux moins risqués, en d’autres termes, du circuit de jeu illégal vers le légal. Et dans ce circuit légal, les orienter à nouveau des jeux dangereux vers des jeux moins dangereux dans le but ultime de guider les joueurs du secteur privé vers la Loterie Nationale, à nouveau parce que c’est là qu’il y a le plus de garanties d’un plaisir de jeu sûr et responsable.

 

La Loterie Nationale est extrêmement transparente sur les chances de gain de ses jeux et celles-ci sont clairement faibles. Les gens jouent donc pour des montants modestes, dont ils peuvent se passer, et veulent tenter de remporter un joli gain mais sont bien conscients que leurs chances sont minces.

 

C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle l’État doit nous protéger et nous traiter différemment des opérateurs du secteur privé. Les gens qui sont intéressés par les jeux de hasard doivent être dirigés le plus possible vers la Loterie Nationale. Car le risque qu’ils développent un comportement de jeu problématique sera alors plutôt faible. Et même si ce risque se profilait, la Loterie Nationale s’emploie depuis longtemps déjà à détecter, sur base de données, les signes de comportements de jeu malsains et les freinera toujours par différents moyens. Cette approche des joueurs vulnérables est diamétralement opposée à celle des opérateurs privés.

 

À cela s’ajoute le fait que des sites web réglementés respecteraient mieux des règles plus strictes. Cela permettra aux joueurs de faire facilement la distinction entre un site réglementé qui répond à des règles strictes et un site illégal qui est libre de se présenter aux joueurs comme bon lui semble.

 

Autorégulation à la Loterie Nationale

 

La Loterie Nationale pratique une autorégulation stricte. Nous avons en effet nous aussi une plateforme de paris sportifs, Scooore, mais celle-ci est soumise à des règles plus strictes que celles du secteur privé, des règles que nous nous sommes nous-mêmes imposées pour protéger nos joueurs. Notre filiale Scooore est séparée de nos jeux de loterie parce que nous ne voulons pas que nos joueurs soient exposés à des paris sportifs sur notre site web, par exemple.

 

Les opérateurs privés brandissent souvent la « liste EPIS » pour leur défense, comme si elle suffisait à endiguer la problématique du jeu. La liste EPIS est une liste sur laquelle un joueur peut s’inscrire lui-même ou être inscrit par quelqu’un d’autre pour ne plus pouvoir jouer à des jeux d’argent. Il s’agit là d’une mesure radicale pour se protéger d’un comportement qui a dérapé, mais le mal est en réalité déjà fait. Les personnes qui y ont recours sont déjà en difficulté et tentent par tous les moyens de renverser la vapeur. Cette liste n’est donc pas vraiment une mesure de protection mais plutôt une tentative désespérée de personnes déjà dépendantes pour s’arrêter.

 

Pour éviter d’en arriver là, il est important d’intervenir beaucoup plus tôt dans le processus et de faire en sorte que les gens puissent satisfaire leur pulsion du jeu avec des produits à faible risque sans se perdre dans le jeu.

 

Pourquoi une interdiction de la publicité pour les jeux d’argent n’est pas la seule solution

Une interdiction totale de la publicité pour les jeux d’argent, telle que suggérée par le ministre Van Quickenborne, n’est à notre avis certainement pas le meilleur levier pour réduire la dépendance au jeu. Cette interdiction ne tient en effet pas compte de la communication organique qu’implique un événement sportif. Les articles de journaux, les émissions de radio et de télévision avec analyses avant et après, les sites de sport en ligne tels que Sporza et les matches en eux-mêmes ne sont pas des publicités mais sont pourtant autant de stimulants qui peuvent inciter à parier. La suppression des marques de paris sportifs sur les maillots n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan.

 

La Loterie Nationale pratique une autorégulation stricte. Nous avons nous aussi une plateforme de paris sportifs, Scooore, mais nous suivons strictement toutes les règles imposées. Notre filiale Scooore est d’ailleurs également séparée de nos jeux de loterie. Cela signifie que les joueurs qui jouent au Lotto, par exemple, ne peuvent pas parier sur un match via Scooore à partir du même compte de jeu. Les gains d’une plateforme de jeu ne peuvent pas non plus être utilisés sur l’autre. Et sur Scooore, vous ne pourrez pas parier sur des courses cyclistes de notre équipe Lotto-Soudal.

 

Les jeux offrant un taux de redistribution élevé représentent un autre appât très attractif pour les joueurs ayant un penchant excessif pour le jeu. Plus vous pouvez potentiellement gagner avec une mise, plus il est intéressant de jouer. Si l’on s’attaquait à ces hauts taux de redistribution, ces jeux deviendraient automatiquement moins attractifs. Un ajustement de la fiscalité applicable à ces opérateurs pourrait constituer une solution.

 

Notre monopole offre la meilleure garantie d’une politique de jeu sûre et transparente

 

Nous souhaiterions encore faire référence à la réglementation de la Cour européenne de justice, l’organe suprême pour tous les États membres de l’Union européenne. Sa recommandation pour la régulation du marché des loteries et jeux de hasard constitue une exception à son crédo pour la libre organisation des marchés de biens et services en Europe. Elle dit en effet que chaque État membre peut organiser le marché des jeux de hasard comme il l’entend, mais que la protection des joueurs doit primer et peut donc être organisée de préférence par une autorité publique sous la forme d’un monopole d’État. C’est la meilleure garantie d’une offre de jeu sûre, transparente et responsable.

 

Et nous en arrivons donc à la Loterie Nationale, qui a le monopole de l’organisation des jeux de loterie et de la canalisation des joueurs vers un environnement sûr et transparent. L’État est notre unique actionnaire et doit donc nous défendre et défendre notre mission de canalisation.

 

Notre conseil d’administration est composé de représentants de l’ensemble du gouvernement et comprend deux commissaires du gouvernement, notre plan média est soumis et approuvé par ce même conseil d’administration et il n’y a donc aucune raison d’affaiblir les intérêts de la Loterie en bannissant complètement la publicité pour les jeux d’argent.

 

Notre expertise comme solution

 

Nous sommes convaincus que la Loterie Nationale est une partie de la solution plutôt que la cause d’un problème croissant. Nos jeux sont par nature responsables et nous remplissons notre mission de canalisation de l’offre de jeu par une bonne communication vers un large public. Les joueurs intéressés doivent être informés du niveau du Jackpot, par exemple, ou d’une offre de produits pour parvenir jusqu’à nos jeux. Notre communication aux joueurs répond depuis des décennies déjà à des normes strictes, parmi lesquelles un code éthique et une limite d’âge.

 

Nous sommes en outre la seule entreprise à pouvoir démontrer objectivement quel est le comportement de jeu et où se situent les différences entre un joueur de loterie et un parieur sportif. Nous voulons en donner un aperçu et partager nos expertises pour trouver une bonne solution équilibrée à un problème qui touche l’ensemble de notre société. En concertation avec notre secrétaire d’État, Sammy Mahdi, nous allons donc examiner où des directives plus strictes pourraient être nécessaires pour protéger le joueur, ce qui reste la priorité première de la Loterie.

 

 

La Loterie Nationale